En Belgique, les antiacides seront bientôt (beaucoup) moins bien remboursés. On pourrait s’en indigner, mais en réalité, le vrai scandale, c’est que les remontées acides sont trop souvent prises à la légère.
Le réflexe habituel ? Prescrire un antiacide sans vraiment chercher la cause.
Résultat : comme la cause n’est pas traitée, le recours à ces médicaments devient une habitude sur le long terme.
Dans cet article, nous verrons ce qui provoque ces fameuses remontées acides, les effets néfastes des antiacides sur notre santé, les solutions naturelles pour apaiser cet excès d’acidité, et surtout, comment agir sur les causes pour s’en libérer durablement.
1. Causes des remontées acides
- Dysfonctionnement du sphincter inférieur de l’œsophage (SIO). Normalement, il se ferme après le passage de la nourriture. S’il est trop relâché ou s’ouvre au mauvais moment, l’acide gastrique remonte.
==> Chercher pourquoi ce dysfonctionnement a lieu.
- Pression abdominale accrue
– Surpoids/obésité
– Grossesse
– Effort physique intense, surtout si trop rapproché d’un repas
- Hernie hiatale
Une partie de l’estomac remonte au-dessus du diaphragme à travers le hiatus œsophagien. Cela empêche le sphincter de fonctionner correctement et favorise le reflux.
- Habitudes alimentaires et de vie
– Alimentation inadaptée (voir partie dédiée au point 4)
– Manger tard le soir et trop rapproché du coucher
– Manger trop vite sans prendre le temps de mâcher suffisamment ses aliments (plus de production d’acide gastrique pour compenser)
– Se coucher rapidement après un repas
– L’excès de café/thé/alcool/sodas è éviter absolument de boire le café à jeun et entre les repas
– Stress chronique
– Troubles du sommeil
- Autres causes possibles
– Vidange gastrique trop lente ==> manque de production d’acide gastrique (peut causer les mêmes symptômes qu’un excès d’acide gastrique. Dans ce cas, les antiacides risquent d’aggraver la situation)
– Troubles hormonaux (grossesse, hypothyroïdie, cycle menstruel, ménopause, prise de la pilule contraceptive, SOPK…)
– Certaines maladies digestives (infection à Helicobacter pilori, ulcère, gastrite…)
2. Action des antiacides
Antiacides classiques (ex. Maalox, Gaviscon) :
- Neutralisent rapidement l’acide existant.
- Effet rapide mais temporaire.
Inhibiteurs de la pompe à protons (IPP, ex. Oméprazole, Pantomed) :
- Réduisent fortement la production d’acide.
- Action plus lente (quelques jours).
- Utilisés pour reflux chronique, ulcères ou gastrites sévères.
Il existe également les antagonistes H2. Ils diminuent modérément l’acidité et ils ont une action rapide mais moins puissante que les IPP. Ils sont plus rarement utilisés.
3. Effets secondaires possibles des antiacides
Court terme :
- Ballonnements, constipation ou diarrhée.
- Goût altéré.
Moyen terme :
- Carences en vitamine B12 et magnésium (IPP prolongés).
- Risque accru d’infections gastro-intestinales (l’acide de l’estomac est un moyen de défense).
Long terme :
- Ostéoporose et fractures osseuses.
- Risque accru d’infections intestinales ou respiratoires.
- Rarement, insuffisance rénale chronique.
- Pourrait augmenter le risque de cancer gastrique (en particulier si infection par Helicobacter pilori)
Le café, surtout s’il est bu à jeun où entre les repas, peut délcencher des remontées acides systématique.
4. Aliments et repas à éviter
– Repas très gras et aliments frits.
– Aliments acides : tomates, agrumes, vinaigre.
– Aliments épicés ou très relevés.
– Boissons gazeuses, café, thé fort, alcool.
– Chocolat.
– Repas copieux et tardifs (manger idéalement au moins 2h30 à 3h avant le coucher).
– Les sensibilités individuels (gluten et produits laitiers notamment) è à adapter au cas par cas.
5. Hygiène de vie et bons gestes à adopter
– Surélever la tête du lit de 10-15 cm.
– Éviter de s’allonger juste après le repas.
– Maintenir une bonne posture et éviter la compression abdominale.
– Eliminer des kilos (si surpoids/obésité).
– Pratiquer une activité physique régulière, mais pas juste après le repas.
– Manger lentement en mâchant davantage ses aliments.
– Boire avant et après le repas. Pas pendant.
– Éviter le tabac.
– Agir sur le stress du quotidien.
– Si les remontées acides persistent, creuser plutôt dans d’autres causes : manque de production d’acide gastrique, troubles hormonaux, pathologies digestives, hernie hiatale…
6. Conclusion
La prise d’antiacides à court terme peut aider à « éteindre le feu ». Mais, dans la plupart des cas, l’association d’une meilleure hygiène de vie et d’une alimentation plus optimale permet de réduire drastiquement les symptômes de manière naturelle, sans avoir besoin de recourir durablement à ce type de médicament.
Si, malgré tout, les remontées acides persistent, il faut alors chercher d’autres causes : un manque de production d’acide gastrique, un déséquilibre hormonal, une pathologie digestive, une hernie hiatale, etc.
Quoi qu’il en soit, le reflux gastrique doit être traiter autrement que par de simples antiacides. Si ces derniers n’apportent qu’un soulagement temporaire et que le reflux revient dès leur arrêt, c’est le signe qu’il faut aller plus loin dans la recherche des causes.
Toujours garder en tête : il est essentiel d’identifier la cause du reflux plutôt que de se contenter d’en masquer les symptômes — ce que font, le plus souvent, les antiacides.