Pourquoi a-t-on tendance à davantage se ruer sur les vitamines en hiver ?

Durant la période automnale et hivernale (voir même au début du printemps), nous sommes plus susceptibles d’être infectés par des virus pathogènes pour plusieurs raisons :

  • Nous sommes plus souvent confinés à l’intérieur, ce qui augmente le risque d’être en contact avec des virus et bactéries transmis par d’autres personnes dans la même pièce ;
  • Les changements de température mettent plus de pression sur notre système immunitaire et celui-ci est moins réactif quand il fait plus froid ;
  • Nous aérons moins les pièces (puisqu’il fait plus frais à l’extérieur) et avons donc plus de risque de rencontrer des virus et bactéries ;
  • Notre taux de vitamine D est souvent plus faible à cette période, ce qui a un impact négatif sur notre immunité. En effet, la vitamine D joue un rôle majeur dans le bon fonctionnement de notre système immunitaire. Si nous sommes en carence, nous sommes plus vulnérables face aux infections ;
  • Le manque de luminosité a tendance à impacter notre moral et si nous avons moins le moral, nous sommes plus fragiles également.

Tous ces facteurs peuvent nous pousser à se tourner vers les compléments alimentaires pour essayer de se prémunir des infections.

Que faire concrètement pour réduire ces risques ?

Quand nous savons ce qui peut augmenter les risques d’être infecté par un virus, nous pouvons agir plus efficacement pour les diminuer. Avant d’éventuellement se tourner vers des vitamines, il est intéressant d’agir en parallèle préventivement.

Voici quelques actions concrètes et efficaces

  • Aérer les pièces de vie chaque jour au moins 10 minutes (à faire idéalement 2x/jour).
  • S’exposer à la lumière du jour autant que possible ou pratiquer la « luminothérapie ». Si vous travaillez à l’intérieur, sortez idéalement sur votre temps de pause pour être au moins exposés un minimum à la lumière du jour directement.
  • Bouger au quotidien et continuer de pratiquer une activité physique régulière (12 min par jour suffise pour déjà avoir des bénéfices sur notre santé). Cette dernière est indispensable pour le fonctionnement optimale du système immunitaire.
  • Couvrir les parties extérieures du corps pour garder une température optimale (à ajuster en fonction de chaque personne). La chaleur a tendance à s’évacuer par les pieds, les mains et au niveau de la tête. En gardant ces parties suffisamment couvertes, nous pouvons garder une meilleure température corporelle. Le nez est également une partie importante à garder au chaud. En effet, une étude a montré que les virus se développent plus facilement dans un nez froid (33°C), plutôt que dans un nez avec 37°C (soit la température du corps). Pour éviter les rhumes ou en tout cas réduire les risques, gardez un nez au chaud peut faire la différence !

Garder son nez au chaud permet de lutter plus efficacement contre le virus responsable du rhume 

Dans quel cas prendre des vitamines peut être souhaitable ?

La prise de vitamines ou autres compléments alimentaires n’est pas forcément une nécessité. Néanmoins, dans certains cas, cela peut devenir indispensable pour garder ou retrouver une santé optimale. Voici différents paramètres sur lesquels nous devons nous baser pour déterminer de quel complément nous pouvons avoir besoin :

La prise de sang : l’idéal est de s’appuyer sur une prise de sang pour objectiver un manque de vitamines ou de minéraux et ainsi corriger le déficit plus efficacement.

Les symptômes ressentis : les symptômes que nous ressentons sont aussi importants et peuvent être parfois plus représentatifs qu’une prise de sang. Par exemple, le magnésium sanguin peut être à un niveau correct mais nous pouvons toutefois ressentir des crampes musculaires régulièrement. La prise de magnésium peut donc améliorer la situation même si son niveau est bon dans le sang.

Les pathologies : certaines pathologies peuvent accroître les besoins de certaines vitamines et minéraux temporairement ou sur du plus long terme. Par exemple, dans le cas du diabète, le chrome, la biotine (vitamine B8), le zinc, la vitamine D ou encore la cannelle peuvent aider à mieux gérer la glycémie et donc améliorer la situation.

Le sport à haute intensité : pratiquer 8h, 10h ou davantage d’activité physique par semaine augmente les besoins de l’organisme. Dans cette situation, nous devons forcément manger plus mais ce n’est pas toujours suffisant. Certains compléments comme le magnésium sont intéressants pour compenser les pertes accrues du corps.

Le mode de vie : certains comportements du quotidien peuvent augmenter les besoins du corps. Fumer augmente les besoins en antioxydants et notamment en vitamine C. Boire régulièrement de l’alcool entraine une baisse de nombreuses vitamines et de minéraux ce qui augmente là aussi les besoins. Certains modes alimentaires comme le végétalisme demandent obligatoirement un apport en vitamine B12 car celle-ci est absente dans ce type d’alimentation.

Les conditions de travail : travailler dans un environnement « toxique » avec une pollution supérieure à la normale peut entraîner un apport plus important en antioxydants ou en compléments facilitant l’élimination de ces composés toxiques. Un travail avec un stress plus important demande aussi des besoins augmentés en magnésium, vitamine B et vitamine C. Un travail en contact avec des personnes « malades » demande certainement un apport plus élevé de vitamines antivirales (vitamine C et D notamment).

Certaines périodes de la vie : lors d’une grossesse et d’un allaitement, en cas de blessure, brûlure, etc.

Quelles sont les principales vitamines et les principaux oligo-éléments à prendre pour mieux se prémunir des infections hivernales ?

De façon générale, voici les 4 vitamines et oligo-éléments vers lesquels nous pouvons nous tourner pour, préventivement, réduire le risque d’infection ou de complication.

La vitamine D : quasiment absente de notre alimentation, la vitamine D est certainement celle qui nous manque le plus souvent durant la période automnale et hivernale. Nous nous la procurons surtout via le soleil qui permet, grâce au rayonnement sur notre peau, la synthétisation par notre corps. Les doses optimales varient en moyenne entre 1000UI et 6000UI par jour (à ajuster idéalement avec une prise de sang). C’est une vitamine liposoluble, il est donc plus efficace de la prendre pendant un repas complet contenant une source de graisse.

Découvrez de quelles pathologies la vitamine D peut réduire les risques

La vitamine C : présente presque exclusivement dans les fruits et les légumes, la vitamine C fait partie des vitamines les plus populaires et les plus prisées lors de cette période. Attention toutefois de bien choisir le dosage. Inutile d’ingérer 1g en une seule prise car le corps ne peut pas assimiler toute cette quantité d’un coup. Il est plutôt recommandé de ne pas dépasser les 500mg par jour car il n’y a pas d’intérêt d’aller au-delà par prise oral.

Le zinc : avec son activité antivirale, il est lui aussi très populaire que ce soit en prévention des infections ou pour aider l’organisme à mieux lutter quand il est déjà infecté. Des dosages entre 10 et 15mg par jour sont plutôt recommandés en cure préventive tandis que des dosages plus élevés peuvent être intéressants sur des courtes périodes (en cas d’une infection avérée ou lors d’un risque accru après avoir côtoyé une personne « malade »).

Le sélénium : complémentaire au zinc, le sélénium aide lui aussi l’organisme à lutter contre les infections, notamment en nous protégeant contre les mutations virales. La supplémentation en sélénium est beaucoup plus efficace quand celui-ci est administré en même temps que d’autres antioxydants comme la vitamine C et E ou le zinc car il agit en synergie avec ces derniers. Concernant le dosage, on peut conseiller 100µg par jour en prévention.

Le temps de cure de chacun de ces compléments mentionnés ci-dessus varie et se fait au cas par cas.

Que penser des « multivitamines » ?

Certaines personnes préfèrent se tourner vers un complément de multivitamines regroupant un grand nombre de vitamines et minéraux. Personnellement, je ne le conseille pas car trop souvent il y a des vitamines superflues dont nous avons déjà assez dans notre alimentation et d’autres, à l’inverse, qui sont contenues en trop faibles quantités voire qui sont absentes. Je recommande plutôt les multivitamines aux personnes qui mangent peu ou qui sont dénutries. A défaut, si vous souhaitez quand même prendre un multivitamine, allez vers celui qui regroupe le plus de vitamines et minéraux dont vous avez le plus besoin.

La vitamine D est celle à privilégier en supplément entre les mois d’octobre et de juin
En conclusion

La prise de vitamines (ou oligo-éléments) peut être intéressante et utile si elle est faite de manière réfléchie.

Malheureusement, trop de personnes prennent des compléments alimentaires sans trop savoir pourquoi et sans connaître non plus la composition de leur produit.

Avant d’entamer une cure, il est donc essentiel de se baser sur des critères objectifs afin de sélectionner ce dont nous avons le plus besoin. La prise de sang, les symptômes ressentis et notre mode de vie dans sa globalité doivent nous orienter sur les vitamines à choisir pour améliorer notre santé et, ainsi, mieux nous prémunir d’une éventuelle infection.

Il est également indispensable d’agir en parallèle en améliorant son alimentation, son mode de vie et en modifiant certaines habitudes nocives.

La prise de vitamines ne doit pas non plus se faire systématiquement et en continu. Le mieux étant de se faire conseiller par un professionnel de santé ayant un minimum de connaissances dans le domaine des compléments alimentaires. En effet, prendre des vitamines ou oligo-éléments peut parfois être néfaste ou être totalement inutile (et donc faire perdre de l’argent).