Que sont les aliments ultra-transformés (AUT) ?

Il s’agit de produits alimentaires ou boissons comportant plusieurs étapes et processus de transformation. Ce qui les caractérise, ce sont les ingrédients, introuvables dans la nature, dont la plupart sont utilisés exclusivement par l’industrie alimentaire.

Le but est de créer des « aliments » ou des boissons à durée plus ou moins longue, attractifs, peu chers, faciles à manger et surtout agréables gustativement.

Comme ce sont des produits alimentaires créés de toute pièce, ces aliments ultra-transformés ont inévitablement besoin d’un emballage, surtout en plastique, et contribuent donc davantage à la pollution de notre si belle planète.

Il ne faut pas confondre aliment transformé et aliment ultra-transformé. En effet, Il existe 4 groupes qui différencient les aliments entre eux.

Groupe 1 : les aliments bruts ou peu transformés (fruits, légumes, viandes, œufs…)

Groupe 2 : les ingrédients culinaires (beurre, miel, huiles végétales, soupes…)

Groupe 3 : les aliments transformés (pain, fromage, fruits en sirop, conserves…)

Groupe 4 : les aliments ultra-transformés (sodas, fast food, biscuits, céréales industrielles du petit déjeuner, pain de mie…)

C’est ce dernier groupe qui pose le plus de problèmes et nous allons expliquer pourquoi.

La classification NOVA représente les 4 groupes alimentaires

De quoi sont responsables les AUT ?

De plus en plus d’études pointent du doigt les aliments ultra-transformés comme responsables de l’explosion :

Du surpoids et de l’obésité

Du diabète

De la NASH

Des maladies cardio-vasculaires

Sans compter les autres maladies qu’engendrent les pathologies citées ci-dessus et du coût énorme pour les soins de santé, en termes d’argent, de temps et de moyens humains.

Ils ont également été associés à l’augmentation du risque de mortalité toutes causes confondues.

Mais comment expliquer cela ? C’est ce que nous allons voir ci-dessous !

Zoom sur la composition des produits ultra-transformés

Les Agents Cosmétiques Economiques (ACE)

Ce sont tous les produits ajoutés aux aliments industriels. Parmi ceux-ci, on retrouve tous les additifs mais aussi des arômes, du gluten, du sirop de glucose fructose, des protéines de lait, de la poudre de jaune d’œuf, de l’amidon de blé, de l’extrait de levure etc. Ils ont pour but, entre autres, d’allonger la durée de conservation, d’améliorer la texture, de rehausser le goût des aliments ou encore de donner une couleur plus attrayante. L’un des objectifs est aussi de diminuer le coût de fabrication.

Evidemment, ce n’est pas sans conséquence. Pour les additifs, par exemple, Il en existe des centaines et un bon nombre d’entre eux ont des effets indésirables sur notre santé. On connaît plus ou moins leurs impacts pris séparément mais beaucoup moins lorsqu’ils sont présents en même temps dans un AUT. Il existe donc potentiellement un effet « cocktail » encore plus néfaste. Il convient donc d’éviter autant que possible les additifs de notre alimentation ou du moins ne tolérer que ceux qui sont sans danger.

Même si une grande partie des ACE sont d’origine naturelle, cela n’enlève rien au fait qu’ils sont un des marqueurs principaux de l’ultra-transformation d’un aliment.

Du sucre ajouté sous toutes les formes

Le sucre est un autre ingrédient à éviter et pourtant tellement présent dans les produits ultra-transformés. On peut d’ailleurs le retrouver sous des dizaines de formes : sirop de glucose, sirop de fructose, sirop de maïs, sirop d’agave, maltodextrine, sucre inverti, saccharose, jus de fruits, sucre glace etc.

Le sucre est certainement l’un des grands responsables de l’épidémie d’obésité et de diabète qui touche une bonne partie de la planète. Mais sa consommation excessive a aussi d’autres conséquences comme une augmentation du risque de maladies cardiovasculaires, de la stéatose hépatique non alcoolique (NASH) et même un risque accru de devenir myope !

Remplacer le sucre par des édulcorants n’est pas non plus une bonne idée car eux aussi ont des effets douteux sur notre organisme. De plus, ils ne nous aident pas à nous détacher de l’attirance pour le goût sucré. Seul la stévia et l’érythritol n’ont montré, à l’heure actuelle, aucun impact majeur sur la santé.

Graisses de mauvaises qualités

Autres ingrédients hyperprésents dans les AUT, il s’agit des graisses. Ces dernières ont une grande utilité pour notre santé mais, malheureusement, celles que nous trouvons dans les aliments ultra-transformés sont souvent raffinées et n’ont donc plus aucun intérêt nutritionnel. On peut citer en exemple l’huile de palme qui, de base, a une couleur rougeâtre et une odeur. A l’état brut, elle présente plusieurs bienfaits (riche en bêta-carotène, vitamine E et coenzyme Q10). Par contre, lorsqu’elle est transformée et raffinée, elle perd tous ses bénéfices et devient plus nocive.

Un grand nombre de ces graisses, comme l’huile de tournesol ou de maïs, sont également riches en oméga 6 déjà trop présents dans notre alimentation. Cet excès peut provoquer une réaction inflammatoire chronique et déclencher différentes pathologies.

On retrouve aussi des huiles partiellement hydrogénées. Celles-ci contiennent des graisses insaturées ayant subi un processus d’hydrogénation partielle dont le but est, là aussi, d’augmenter la durée de conservation et d’augmenter sa stabilité. Aucune utilité pour notre santé.

Le nutri-score encourage à manger des AUT

Pour reconnaître un produit ultra-transformé, de nombreuses applications sont censées nous aider. Malheureusement, nous ne pouvons certainement pas nous fier à toutes. L’exemple le plus flagrant est le « nutri-score ». Ce dernier, même si l’idée peut paraitre bonne, ne nous aide pas vraiment à mieux manger. Pire, il nous encourage à manger des AUT. En effet, le nutri-score ne se préoccupe principalement que de la quantité de sucres, de sel et de graisses présent dans un produit. Des tas d’exemples (comme celui-ci-dessous) existent ou le nutri-score donne la lettre « A » (meilleur cote) à un produit alors qu’il est bourré d’ACE (signe d’ultra-transformation). En clair, un industriel peut trafiquer l’aliment comme il le souhaite dans le but d’obtenir un bon score sans que cela ne lui porte préjudice.

Aliment ultra-transformé avec 12 ACE et pourtant il obtient un nutriscore A

Classification NOVA et SIGA

Les deux outils les plus utiles et pertinents pour débusquer rapidement les produits ultra-transformés sont le « NOVA » et le « SIGA ». Le premier (NOVA) comporte 4 notes (de 1 à 4). Un produit noté « 1 » est brut et peu transformé tandis que la cote de « 4 » signifie que l’aliment est ultra-transformé. Ces 4 notes correspondent aux 4 groupes d’aliments dont j’ai parlé au début de cet article. L’objectif est d’éviter au maximum les produits ayant une note de « 4 », de consommer modérément ceux ayant un « 3 » et de privilégier ceux ayant un score de 1 ou 2.

Le deuxième outil, encore plus pertinent, est le SIGA. Ce dernier prend en compte non seulement le degré de transformation mais également la quantité de sucres, de graisses et de sel ajouté aux aliments. Les scores vont de 1 à 7. Le 1 étant l’idéal car cela signifie que l’aliment est brut et non transformé alors que le 7 est celui à déconseiller car ultra-transformé.

Le meilleur outil reste, bien sûr, votre cerveau. Au fur et à mesure, vous arriverez de mieux en mieux à reconnaître un AUT et opterez ainsi pour un autre aliment meilleur pour votre santé.

Gardez en tête que plus un produit a d’ingrédients, plus il risque d’être ultra-transformé. D’ailleurs, si vous ne comprenez pas la moitié de ce que vous lisez sur l’étiquette, c’est un autre signe qu’il faut fuir cet aliment.

Enfin, un AUT a inévitablement besoin d’un emballage (souvent en plastique).  Sur celui-ci, il faudra être particulièrement vigilant au visuel. En effet, un produit ultra-transformé va tout miser sur les couleurs vives et attrayantes avec une mise en scène du produit dont l’objectif est que vous l’achetiez et, bien entendu, sans que vous vous souciiez de ce qu’il contient réellement.