Qu’est-ce que la réaction inflammatoire ?

La réponse inflammatoire est une réaction de défense rapide de l’organisme mais peu spécifique dirigée contre toutes les agressions, infectieuses ou non.

La réaction inflammatoire ne représente pas le problème, mais plutôt la conséquence d’un problème sous-jacent. En créant cette inflammation, le corps essaie simplement de se défendre contre une agression. Mais parfois, la réaction inflammatoire persiste et peut devenir, à ce moment-là, un danger pour notre santé à court, moyen ou long terme.

D’un autre côté, une réponse inflammatoire trop faible peut nuire également. Dans ce cas précis, l’infection, par exemple, peut progresser plus facilement et intensément pouvant notre vie en danger.

Réaction inflammatoire aigue et chronique

Il existe deux types de réaction inflammatoire : l’inflammation aigue et chronique.

La première est un moyen de défense indispensable de l’organisme. Néanmoins lorsqu’elle devient excessive et incontrôlée, la réaction inflammatoire aigue peut mettre notre santé en péril (cas extrême).

La deuxième est l’inflammation chronique. Cette dernière est à l’origine de nombreuses pathologies. Un changement du mode de vie peut toutefois résoudre ce problème.

Réaction inflammatoire aigue

Comme nous l’avons déjà vu ci-dessus, l’inflammation aigue est un moyen rapide de défense exercé par l’organisme contre des stimuli nocifs. Son but est d’éliminer la cause provoquant les dommages ou tout du moins d’en limiter les conséquences.

La réaction inflammatoire peut-être déclenchée par :

  • Des microorganismes (bactéries, virus, champignons, parasites)
  • Des corps étrangers (protéines étrangères comme par ex. des grains de pollen)
  • Des lésions tissulaires (coupure, piqure, frottement, exposition aux rayonnements UV…)

4 signes caractéristiques de l’inflammation vont alors apparaitre. La douleur, la chaleur, le gonflement ainsi que la rougeur.

La réponse inflammatoire est une réaction naturelle et indispensable. Aucune guérison n’est possible sans inflammation.

Quand la réaction inflammatoire devient incontrôlée et incontrolable

Une réaction inflammatoire lancée doit être arrêtée le plus vite possible. Pour ce faire, les acides gras essentiels oméga-3 et plus particulièrement l’EPA et le DHA doivent être impliqués dans l’arrêt. Au plus l’inflammation est importante, ou plus nous aurons besoins de ces acides gras. Toutefois, de nombreuses autres substances participent à ce processus.

Malheureusement, si nous n’arrivons pas à calmer cette réaction inflammatoire aigue, cela peut devenir dangereux. C’est ce qu’on appelle alors « le syndrome de libération de cytokines incontrôlés ». En effet, lorsqu’il y a une production excessive de ces cytokines, ces dernières au lieu de réguler la réaction inflammatoire vont l’empirer jusqu’à ce qu’elle devienne incontrôlable et potentiellement fatale pour l’organisme.

L’inflammation chronique est à la fois une cause et une conséquence de l’obésité et du diabète

Réaction inflammatoire chronique et pathologies

Le therme « chronique » signifie que l’état inflammatoire persiste dans le temps. Cela peut durer des semaines, des mois voire des années. Le caractère chronique de cette inflammation peut être d’origine :

  • Infectieux (virus, champignon, parasite, bactérie)
  • Toxique (alcool, tabac, pollution de l’air…)
  • Auto-immune (maladie de Crohn, lupus, sclérose en plaques…)
  • Idiopathique (maladie dont on ignore la cause)

De nombreuses pathologies « modernes » peuvent être liées à l’inflammation chronique 

– L’obésité viscérale est souvent associée à une inflammation chronique des tissus adipeux (gras), ce qui rend plus difficile l’élimination des kilos.

– Le diabète de type 2 : des macrophages, un type de cellules immunitaires, envahissent le pancréas durant les premiers stades de la maldie. Ces macrophages produisent une grande quantité de cellules pro-inflammatoire (les cytokines). Ces dernières vont tuer des cellules productrices d’insuline (mais pas toutes !) ce qui empêche la diminution de la glycémie (puisque l’insuline est la seule hormone capable de faire baisser la glycémie).

Diabète : il faut agir dès maintenant ! 

– Le syndrome métabolique. Celui-ci décrit un état qui est considéré comme facteur de risque de plusieurs maladies graves (diabète de type 2, AVC, troubles cardiovasculaires…). Il est caractérisé par :

  • Un excès de poids : le BMI est supérieur à 30 ou le tour de taille est supérieur à 102cm pour les hommes et 88cm pour les femmes.
  • Une hyperinsulinémie : lorsque le taux d’insuline dans le sang est au-dessus de 15mUi/ml.
  • Une hyperglycémie : lorsque le taux de glucose sanguin est supérieur à 100mg/dl.
  • Un taux de HDL cholestérol inférieur à 40mg/dl pour les hommes et 50mg/dl pour les femmes.
  • Une hypertriglycéridémie : lorsque le taux de triglycérides dans le sang est supérieur à 150mg/dl.
  • Une hypertension artérielle : lorsque la pression artérielle est supérieure ou égale à 140/90 mmHG.

Bien que le diagnostic du syndrome métabolique diffère légèrement selon les praticiens, nous pouvons suggérer que lorsqu’un individu à un BMI supérieur à 30 ou, un tour de taille supérieur à 102cm pour les hommes et 88cm pour les femmes ainsi que deux autres facteurs cités précédemment, il est atteint du syndrome métabolique.

La solution peut se trouver dans le changement de notre mode de vie

Les personnes souffrants d’une réaction inflammatoire chronique ont souvent un système immunitaire amoindri. Cela signifie qu’elle présente plus de risque d’infection en tout genre, en plus d’entraîner des complications graves.

De plus, comme nous l’avons vu ci-dessus, l’inflammation chronique entretient certaines pathologies là aussi chronique. Il est plus difficile, par exemple, de diminuer sa glycémie où d’éliminer des kilos.

Il est donc primordial de réduire cette inflammation afin de retrouver une meilleure santé.

De nombreux facteurs peuvent exercer un effet « pro-inflammatoire ». On peut citer, l’alimentation, la cuisson à trop haute température, le stress à répétition, la cigarette, certaines composés toxiques comme les métaux lourds où les additifs, la sédentarité…

Dans cet article, je me concentrerai uniquement sur le rôle de l’alimentation.

Sources alimentaires pro-inflammatoire

  • Les acides gras-oméga 6 (cacahuète et beurre de cacahuète, huile d’arachide, huile de tournesol, huile de maïs, huile de soja, viande dont les animaux ont été nourris au maïs…). Ils participent à la réaction inflammatoire de notre corps et ont donc un rôle pro-inflammatoire. Bien qu’il s’agisse d’acides gras essentiels, les oméga-6, s’ils sont consommés en excès, empêchent la bonne assimilation des oméga-3 et donc diminue leur effet (voir ci-dessous).
  • Les produits raffinés. On peut citer le pain blanc ou pain de mie, les pâtes blanches, le sucre blanc, le riz blanc etc. Ils sont dépourvus de fibres alimentaires et font rapidement élever la glycémie entraînant à la longue une résistance à l’insuline. Cette résistance à l’insuline contribue à faire perdurer l’inflammation de manière chronique.
  • Les acides gras trans : il s’agit d’huiles alimentaires transformées par un procédé industriel qui vise à rendre les huiles solides ou semi-solides et moins sensible à l’oxydation (on les retrouve souvent dans les produits industriels et aliments ultra-transformés). Les acides gras trans sont une source pro-inflammatoire pour l’organisme.
  • Les produits ultra-transformés. Ils contiennent généralement tout ce qui est cité ci-dessus, en plus de renfermer plusieurs additifs souvent nocifs. On peut citer par exemple, les plats préparés, les fast foods, les biscuits, les pâtisseries ou sauces industrielles, les sodas ou encore les céréales du petit déjeuner (liste non exhaustive). Les produits ultra-transformés peuvent souvent contenir du fructose ajouté (ou un dérivé). Celui-ci participe grandement à l’augmentation de la masse grasse. En effet, il est directement métabolisé par le foie qui le transforme aussi vite en triglycérides (réserve de graisses) s’il n’est pas utilisé. Le fructose mis en cause est bien celui qui a été ajouté par les industriels (sous forme de sirop de maïs par exemple), mais pas celui contenu dans les fruits entiers (sauf si consommé sous forme de jus).

Une alimentation déséquilibrée contenant en excès tout ce qui est cité ci-dessus peut conduire à une obésité, un diabète ou à d’autres pathologies causant une inflammation chronique.

Sources alimentaires anti-inflammatoire

  • Les oméga-3 : à l’inverse des oméga-6, ils exercent un effet anti-inflammatoire. C’est-à-dire qu’ils diminuent et participent à l’arrêt du processus inflammatoire. On en retrouve dans les poissons gras (sardine, maquereau, saumon, hareng…), certaines huiles (colza, noix, lin…), dans les noix ou dans certaines graines (chia, lin). On peut aussi en retrouver dans les jaunes d’œufs lorsque les poules ont été nourries à l’aide de graine de lin.
  • Les fibres alimentaires : ils ralentissent le pic de la glycémie et évite ainsi une production excessive d’insuline. Les légumes, fruits, légumineuses, noix, graines ou encore les céréales complètes sont de bonnes sources de fibres alimentaires.
  • Les épices et plantes aromatiques : certaines épices telles que le curcuma, gingembre, cannelle, origan, cumin ou encore l’aneth ont des propriétés anti-inflammatoires naturelles. Le persil, le basilic, le romarin et le thym sont des plantes aromatiques qui présentent les mêmes effets. Il est conseillé de les utiliser régulièrement pour profiter de tous leurs bienfaits.
  • Les aliments bruts : pour limiter au plus les sources alimentaires pro-inflammatoire, il convient de se diriger vers les produits bruts. Ce sont tous les aliments à l’opposé des produits ultra-transformés. Ces aliments nous apportent tous les nutriments nécessaires au bon fonctionnement et, la plupart du temps, occasionne peu d’inflammation à l’organisme. On peut citer : les légumes, les fruits, les oléagineux, les graines, les légumineuses, les céréales complètes, la viande (non transformée), le poisson (non transformé) ou encore les œufs.

L’alimentation est sans doute une des sources influençant le plus notre état inflammatoire. En faisant les bons choix d’aliments, comme indiqué ci-dessus, nous pouvons agir efficacement et éviter ainsi l’inflammation chronique.

A noter que d’autres changement du mode de vie doive également avoir lieu (plus d’activité physique, éviter de fumer, réduire l’ingestion de composés toxiques, se relaxer davantage, adopter une cuisson à basse température…).

Les sardines comme d’autres poissons gras sont une excellente source d’aliment anti-inflammatoire

En conclusion

La réaction inflammatoire est indispensable à notre survie. Lorsqu’elle a lieu quand elle le doit et s’arrête rapidement, tout va pour le mieux. Par contre, lorsque l’état inflammatoire persiste et se prolonge dans le temps, cela commence à devenir problématique. De nombreuses pathologies découle de l’inflammation chronique et sont entretenues par celle-ci. Pour éviter cela, nos choix alimentaires (mais pas que) ont un grand rôle à jouer. Selon ce que nous mangeons, nous pouvons entretenir cette inflammation ou au contraire la diminuer et la cantonner au strict nécessaire.